Test des 5 mots : dépister alzheimer efficacement

La perte de mémoire immédiate est souvent l’un des premiers signes révélateurs d’un déclin cognitif potentiellement associé à la maladie d’Alzheimer. Pour évaluer cette fonction cognitive essentielle, des neurologues et des médecins généralistes font fréquemment appel au test des 5 mots de Dubois. Ce test simplifié, mis au point en 2002 par le neuropsychologue français Bruno Dubois, s’intègre dans un cadre plus large de diagnostic et de suivi neurologique des patients. Cet outil permet d’effectuer une évaluation rapide de la mémoire épisodique verbale – la faculté de mémoriser et de rappeler des informations verbales après un certain temps. Explorons en détail ce procédé, sa méthode d’application et son rôle dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.

Qu’est-ce que le test des 5 mots de dubois  ?

Fondamentalement, le test de Dubois est conçu pour sonder la mémoire épisodique verbale, l’une des composantes clés de la mémoire à long terme. Cette forme de mémoire est vitale car elle nous permet de mémoriser des événements spécifiques et des expériences liées à notre vie quotidienne. Dans le contexte de la maladie d’Alzheimer, c’est précisément cette capacité qui est souvent affectée en premier. Dans ce test, un patient est invité à mémoriser puis à récupérer cinq mots uniques, avec ou sans indices contextuels donnés par l’examinateur. Cette évaluation repose sur trois étapes cruciales de la mémorisation : l’enregistrement, le stockage et la récupération des informations. Les détails précis de la mise en œuvre du test seront décrits dans une section ultérieure.

Le rôle du test dans le dépistage de la maladie d’alzheimer

Dans la quête de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer, le test des 5 mots joue un rôle prépondérant. Intégré dans une procédure standard de bilan neurologique, il permet de dresser un premier portrait des capacités de mémorisation du patient. Un score total inférieur à 10 points sur ce test spécifique peut indiquer une atteinte mnésique suggestive d’Alzheimer avec une sensibilité d’environ 90 %. Toutefois, il est central de noter que le test n’est pas infaillible et qu’il doit être interprété par un praticien qualifié, dans le contexte d’une batterie plus complète d’évaluations neurologiques. Le test des 5 mots a également ses limites, en particulier concernant son efficacité chez les patients très âgés, où sa fiabilité peut être remise en cause.

Déroulement et interprétation du test des 5 mots

L’épreuve se décline en plusieurs phases. Lors de la première, l’examinateur présente la liste des mots et demande au patient de les mémoriser. La répétition immédiate de cette liste constitue ensuite un « rappel libre ». Si nécessaire, un « rappel indicé » peut être utilisé pour assister le patient dans sa tâche. Après une distraction cognitive de quelques minutes, un rappel différé des mots permet d’évaluer la mémorisation proprement dite. Le total des scores obtenus aux rappels immédiat et différé constitue le résultat final du test.

A lire aussi : Durée max de séjour en ssr : comprendre les soins de réadaptation

Un résultat inférieur à 10 sur un total de 10 points peut être indicatif d’Alzheimer, mais des fausses alertes sont possibles. Certaines « intrusions » – lorsque des mots non présentés dans la liste sont mentionnés par le patient – peuvent aussi servir d’indicateurs supplémentaires de la présence de troubles cognitifs.

Évaluation comparative : le test des 5 mots et le mms

En parallèle du test de Dubois, le Mini-Mental State Examination (MMS) est une autre méthode d’évaluation cognitive. Ce questionnaire d’évaluation est plus étendu et couvre divers aspects des fonctions cognitives, dont l’orientation spatio-temporelle, le langage et la praxie constructive. Bien que le test des 5 mots cible spécifiquement la mémoire épisodique verbale, l’utilisation du test MMS vient compléter l’analyse en explorant d’autres dimensions potentiellement impactées par la maladie d’Alzheimer. Une approche multidimensionnelle comme celle-ci permet d’affiner le diagnostic et d’élaborer une stratégie thérapeutique adaptée.

La vigilance est de mise : en cas de soupçons de défaillance cognitive, il est essentiel de consulter un professionnel de santé qui saura interpréter les résultats dans leur intégralité et déterminer le bon parcours de soins pour le patient. L’auto-évaluation peut être trompeuse et générer inutilement de l’anxiété. Pour toute suspicion de maladie d’Alzheimer, la démarche la plus prudente et la plus efficace consiste à se référer à des spécialistes qualifiés pouvant proposer des diagnostics précis et des solutions d’accompagnement adaptées, telles que des structures d’accueil spécialisées pour les patients atteints de cette affection.