Mouvement Death Positive en France : comprendre son essor et ses principes

Le concept de Death Positive, ou positivité face à la mort, commence à susciter l’intérêt dans différents cercles en France, particulièrement chez les seniors et les personnes âgées. Cette approche vise à démystifier la mort, à en parler ouvertement et à la préparer sereinement, à la fois d’un point de vue émotionnel et pratique. En tant que spécialiste des seniors, il est essentiel de souligner l’importance de ce mouvement qui encourage à aborder la mort sans peur ni tabou, favorisant ainsi une meilleure qualité de vie jusqu’à nos derniers jours.

Une expérience à la fois universelle et personnelle

Le mouvement Death Positive remet en question les attitudes sociétales traditionnelles entourant la mort. Il prône une approche plus ouverte et acceptée de notre finitude, en mettant en avant qu’aborder ces sujets dits difficiles peut enrichir notre expérience de vie. Cette perspective est d’autant plus pertinente pour les personnes âgées qui, souvent, se retrouvent isolées dans leurs réflexions sur la fin de vie.

Parler de la mort ouvertement permet de déconstruire les peurs et les angoisses associées, favorisant une acceptation de cette étape naturelle de la vie. Préparer sa fin de vie, que ce soit par le biais d’une anticipation sereine de son départ ou de discussions avec ses proches sur ses dernières volontés, représente un acte d’amour envers soi-même et sa famille.

L’importance du dialogue ne doit pas être sous-estimée. En effet, des initiatives comme les Cafés mortels ou les Apéros de la mort, bien que leur présence soit plus discrète en France, offrent des espaces sécurisés pour libérer la parole autour de la mort, encourageant les gens de tous âges à partager leurs craintes, leurs questionnements et leurs expériences.

La naissance du mouvement death positive

Le concept de Death Positive trouve ses origines aux Etats-Unis, grâce à des personnalités comme Caitlin Doughty, qui a su utiliser sa plateforme pour sensibiliser à la cause. L’Ordre de la Bonne Mort, qu’elle a fondé, est un collectif de professionnels du funéraire, d’artistes et d’académiciens qui s’unissent pour changer notre perception de la mort.

En France, le mouvement gagne du terrain grâce à des figures telles que Juliette Cazes, qui a créé Le Bizarreum, un espace dédié à la thanatologie. Ce média offre une richesse d’information et d’éducation sur la mort et ses coutumes, et illustre parfaitement comment un intérêt pour la mort peut enrichir notre connaissance de la vie et de nous-mêmes.

Le mouvement Death Positive se positionne comme une réponse à la médicalisation et à l’industrialisation de la mort, cherchant à la réintégrer dans le cercle de la vie. Chez les seniors, cette approche encourage à réfléchir aux rites funéraires et à des choix respectueux de l’environnement même après le décès, un aspect très actuel et de plus en plus préoccupant pour beaucoup.

Mort à la chaîne et sur grand écran

La mort dans la culture populaire et dans les médias est omniprésente mais souvent traitée de manière sensationnaliste ou euphémisée. Les adeptes du mouvement Death Positive tirent la sonnette d’alarme sur cette «cool-ification» de la mort qui occulte les réalités moins séduisantes mais fondamentales de notre finitude.

En effet, alors que des séries et des films continuent de fantasmer la vie après la mort, il existe un besoin urgent de rééquilibrer la balance en discutant de la mort de manière directe et réaliste. L’objectif est de redonner aux gens le pouvoir de choisir comment envisager leur propre mort et celles de leurs proches, à travers des décisions éclairées et personnelles plutôt que dictées par des normes socio-culturelles.

À ce titre, préparer ses obsèques de façon anticipée, notamment en se renseignant sur l’achat d’un cercueil de son vivant, semble être une démarche qui s’aligne avec les principes du mouvement. Cette préparation permet non seulement de personnaliser le dernier adieu, mais aussi d’alléger le fardeau émotionnel et financier qui pèse souvent sur les proches après un décès.

Construire un dialogue autour de la mort

Le mouvement Death Positive, en remettant en cause nos perceptions et attitudes envers la mort, nous incite à mieux vivre nos vies en reconnaissant et acceptant notre mortalité. Il nous encourage à créer des espaces de dialogue où la mort n’est plus un sujet tabou mais une réalité à embrasser.

La parole autour de la mort, particulièrement dans les communautés de seniors, est essentielle. Elle permet non seulement de partager des expériences et d’alléger les angoisses mais aussi de réfléchir ensemble aux manières de vivre des fins de vie plus harmonieuses et en accord avec nos valeurs.

Le mouvement Death Positive en France, et partout ailleurs, suggère que parler de la mort – c’est finalement parler de la vie. C’est reconnaître chaque moment passé sur cette terre comme précieux, c’est planifier pour l’inévitable non pas avec crainte mais avec sérénité et c’est, en dernier lieu, offrir à nos proches la liberté de se souvenir de nous comme nous le souhaitons.

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